VICIOUS STEEL: Vicious Steel (2015)

Musicians:

Cyril Maguy (« André-Paul « T-Badger » du Bas St Laurent ») : chant, guitare, dobro, cigar-box, drumkit.

Tim Coiffet (« Cletus D. « Mouse » Mc Cormick) : guitare, dobro, basse, chant.

Titles:

01- Hey Babe

02- This thing ain't right

03- Love in vain

04- You'll be mine

05- La fille du bord du lac

06- Tell me more

07- Ace of Spades

Voilà le genre d'album qu'on aimerait trouver plus souvent dans la pile à chroniquer ! Ces deux oiseaux pleins d'humour revendiquent, un peu comme Paul Cowley, leur appartenance au monde rural (ici le Poitou) mais balancent une toute autre sorte de blues, plus déjantée, plus électrique et plus puissante. Pour vous donner une idée, ils présentent ainsi les caractéristiques de leur musique : “à l’odeur épaisse de bourbon frelaté, de machinerie agricole et de bayou Nord Deux-Sévrien” ! Ben voyons… Seulement sept titres sur cet album « de démonstration », mais justement, démonstration est faite avec quand même quatre titres originaux, aux textes en français et anglais. Quelque part, ces sympathiques zouaves iconoclastes, vainqueurs du Tremplin de Blues sur Seine en 2014, échappés de la Fanfare Electrique, ont des liens de parenté incontestables avec les Hayseed Dixie, mais à la place de passer à la moulinette le répertoire des Ecossais d'Australie, ils s'attaquent ici à un titre phare du répertoire de… Motörhead ! Celle-là, vous ne l'aviez jamais entendu comme ça mais ça fonctionne du feu de Dieu ! On pourrait dire que cette reprise vaut à elle seule l'achat de cet album bourré d'énergie et de feeling mais ce serait faire fi de l'énergie de « Hey Babe »avec un Cyril « Howler », la mélodie et de l'humour doux-amer de « La fille du bord du lac », de la pêche implacable de « Tell me more » et « This thing ain't right », sans compter le clin d’œil irrésistible de Tim en solo à l'occasion d'un « You'll be mine » entraînant en diable.Cela ne les empêche pas de se livrer à une relecture presque respectueuse du « Love in vain » de R. Johnson, enfin presque… On ne se refait pas. Enfin, laissez le CD en place à la fin de l'album, ne l'interrompez pas tout de suite en pensant que vous en avez fait le tour, vous pourriez passer à côté d'une surprise rurale de trois minutes hilarantes… Non seulement ce CD bien foutu semble plus que prometteur et a sa place dans la discothèque de tout amateur de blues et autres musiques pêchues, mais je gage que sur scène ce duo ne doit pas engendrer la mélancolie. A ne pas rater !
Y. Philippot-Degand